Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :31–Les poèmes de Didier Hippon: 31-14 : J’hêtre….

Didier Hippon

 

J’hêtre

Des mots 

De temps 

De saisons

Je vis 

A l’allure 

Du temps

Aux humeurs

Des saisons

J’ai froid 

Dans mon corps

Parfois J’ai chaud 

 

J’hêtre

Ce rien

De moi

De mot

Que l’on 

N’oubliera

Jama

Car un Aigle  Royal 

Est passé

Par là

 

Dans ce texte présentatif, l’auteur s’identifie , dès le titre,  à un hêtre .D’où la nécessité , avant tout , de saisir les significations propre ( une seule )  , figurées et symboliques ( plusieurs )  de ce mot . Dans le langage commun, l’hêtre , comme le définissent les dictionnaires ,  est un arbre à écorce lisse et à bois blanc. Ce qui l’associe à des connotations positives telles que la la douceur , la malléabilité et facilité d’adaptation (je vis  à l’allure du temps aux humeurs des saisons ). Mais si on fouille plus profondément, nous découvrons d’autres sens que nous donnent les dictionnaires étymologiques comme suit :  Étymologie : le mot “hêtre” est un nom germanique apparu au XIIIe siècle. “Fayard” vient du latin “fagus“, qui a aussi donné Fau, Fou, Le Faouet, La Fage, fouet, fouine. Parmi ces sens , notre attention est tout particulièrement retenue par ceux des mots « fou » , « fouet » et « fouine » dont les significations ne sont pas éloignées de celle du mot artiste ou poète .En effet , le fou symbolise le langage onirique basé sur une logique contraire à celle de la raison  (Je cours     avec les  alizés comme  pour ne pas  être déstabilisé ) .Et c’est pour cette raison que les psychanalystes établissent une relation de proche parenté ente la folie et l’art ,  les faisant appartenir à une même zone , celle de l’irréel dans la psyché humaine .Quant au « fouet » , il signifie :soit  , si on le possède,  l’esprit critique ( auquel aucun vocable ne renvoie ici )  soit , si on le reçoit,  l’attachement excessif et déraisonnable à quelque chose (parfois j’ai chaud  dans mon  cœur) .Enfin , « la fouine » , ce petit animal  appartenant à l’espère de la marte , il  se caractérise par son habitude de fouiller dans les recoins de tous les lieux où il se trouve , ce que ne cesse de faire le poète qui est , en tout temps et en tout lieu , à  la recherche de mots convenables  et  à l’affut des instants fugitifs  (  J’hêtre des mots  de temps  de saisons  ) . En tout cas , quelles  que soient les qualités ou/et les défauts que comporte cet auto-portait , son auteur en est  sacrément fier puisqu’’à la fin , il  s’identifie à l‘aigle royal (j’hêtre ce rien de moi de mot que l’on n’oubliera jamais  car un aigle  royal  est passé par là ).Ce qui indique le haut degré d’auto-estimation dont il jouit .

Sur le plan du style , la conception du poème sous cette forme élancée par l’accourcissement excessif des vers  a contribué à la condensation des sens exprimés en plus de l’accélération du rythme

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