Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :31–Les poèmes de Didier Hippon: 31-13:Laisse-moi

Didier Hippon

 

Laisse-moi

Croire

À ce qui fut

Caché

Derrière

Le miroir

Du parloir

Si j’ai trop

Erré

Dans les couloirs

C’est que le

Mal est fait

Hélas

 

Laisse-moi

Oublier

Tout

Sans rien

Effacer

Au glas

De la

Parole

Même si

Je n’ai rien

À dire

Comme si

C’était

La fin

Mais enfin

 

Laisse-moi

Finir

Avec la vie

Car ma

Douleur

Fut

La mort

Sans

Remord

Suis-je

Au sang

Je

Saccage

L’essuie

De mon

Pardon

Alors

Je suis

Dès lors

Le sourire

Sans visage

Cette

Bible

Sans

Verset.

 

Pouvons-nous dire que l’auteur de ce texte dont nous suivons les écrits depuis 2010 a rompu définitivement avec la forme typographique de la prose qui consiste à découper le texte en paragraphes composés de lignes suivies  , pour adopter celle du poème libre formée de strophes et les strophes de vers ? C’est lui , bien entendu ,qui en décidera mais jusqu’à présent ,  c’est le cinquième ou le sixième poème qu’il écrit sous cette forme. Néanmoins, dès que nous dépassons cette forme externe, le thème et le style nous paraissent globalement les mêmes e , ce qui est en soi un point positif parce qu’il signifie que l’auteur ne se cherche plus et qu’il a trouvé sa propre voie et son cachet particulier . Sur le plan du  thème , il ne se départit pas  , comme à son habitude,  de son sujet de prédilection qui est de dépeindre son univers

interne  magmatique et bouillonnant au sein duquel se bousculent différentes sortes d’affects morbides  dont le plus dominant , cette fois , est l’idée suicidaire   (j’ai trop erré – le mal est fait hélas – au glas de la parole- comme si c’était la fin – laisse-moi finir avec la vie – ma douleur fut la mort – je suis dès lors le sourire sans visage ) teintée d’un sentiment de culpabilité ( suis-je au sang je saccage l’essuie de mon pardon ? ). Et cette idée obscure n’est, en réalité pour ceux qui connaissent ce poète ,  que l’aboutissement  logique et attendu d’une douloureuse quête d’identité  depuis sa séparation précoce et forcée avec son milieu natal , sa chère terre mère La Guadeloupe et son éjection dans le monde parisien archi-civilisé auquel il ne peut s’accommoder  à cause du refus de l’autre  et aux barrières qu’il met sur son chemin  pour empêcher son intégration . Un texte émouvant débordant de sincérité et de spontanéité bien construit et portant un cachet spécial  et original .Bravo Didier

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