Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :31–Les poèmes de Didier Hippon: 31-10 :On se bat Contre soi …

Didier Hippon

 

On se bat

Contre soi  

Tous, toutes 

Tous les jours 

Que Dieu fait 

Que l’au delà  

Nous donne 

Un glas d’espoir

 Voyant le soleil

Se levant 

S’exposant 

Un nouveau jour 

S’ouvre 

Au paroi 

De l’église

Des inconnus

Au panorama 

Du tableau 

De la vie  

Terrible 

Face à face

Contre soi même 

Avant les autres 

Entendant le coq 

Chantant 

Au loin 

Dans ma case 

En bois 

J’ai perdu 

Tant de chose 

Si ce n’est 

Un soupçon 

De moi 

En toi 

En lui 

Et en elle 

Restant fidèle 

Toujours 

A moi même  

 

On se bat

Contre soi  

Tous, toutes 

Tous les jours 

Que Dieu fait 

Que l’au delà 

Nous donne 

Un glas d’espoir

Voyant le soleil 

Se levant 

S’exposant 

Un nouveau jour 

S’ouvre 

Aux yeux

Du monde

Les mots 

Se suivent 

Pour chacun 

Mais 

Ils ne seront 

Jamais pareils

Les maux 

Sont 

Ce point 

Que l’on a

Au cœur 

Difficile 

De l’enlever

Quand le pardon 

Fut une chose 

Que l’on refuse 

D’accorder 

A autrui 

Alors 

Le temps

Passe

Si vite 

Les gens ne 

Ne refont guère 

Les mêmes chemins

Même si 

Les cousa font 

Des cousi 

Ainsi

Les mains 

Se tiennent 

Longuement 

Pour se lâcher 

Lentement 

Comme la veille

Sur le coup

La raison 

En devient

Le souci

Trop de comparaisons

Trop de saisons 

Ont disparu 

De l’être 

Pour en devenir

Des pluies d’hier 

Sous lesquelles

L’étincelle 

Reste endormie 

A jamais 

Car la mie 

Fut difficile

A avaler 

Après le dévalement

Des montagnes

Je ne jugerais point 

Je ne suis ni juge

Les pages tournent 

Les douleurs en marge

De l’être 

On ressasse trop

Et de trop 

Au point 

Parfois, de cesser d’exister 

C’est mon cas 

A force 

De gonfler le torse

Un jour, on en vient 

A se demander 

Ou est le malaise chez soi?

Alors  Dès lors 

Que les nuages partent

Le cœur jubile

Les yeux palpitent

A l’idée De vivre 

Enfin  Le plaisir 

De boire le vin 

De la vie 

Dont les as 

Furent 

Les clés du bonheur

Comme partout 

Ailleurs

 

Tout en demeurant dans la même zone de crise  psychologique interne due au sentiment d’exil et à la nostalgie  pathologique qui le traversent depuis qu’il s’est éloigné de sa terre natale  la Guadeloupe ,  le poète se retrouve  cette fois face à un choix inhabituel entre deux comportements opposés à l’égard de lui-même , de l’autre et de la vie : l’un est positif : la conciliation  et l’autre est négatif : la continuation de la rupture . Et pour la première fois et dès le début, car il l’annonce dans le titre (On se bat Contre soi … ) , l’auteur-locuteur choisit la première solution qui  est , d’ailleurs , la plus difficile car elle exige une nouvelle vision de l’être , de l’autre et du monde et l’entreprise d’une lutte acharnée  contre ses convictions de base et l’orientation qu’il s’est choisie dans la vie ou, si l’on veut, celle que les circonstances l’ont obligé à s’y engager . Et pour la première fois aussi , le discours délirant auquel il nous a habitué  cède la place à une réflexion posée et cohérente  sur le choix en question et qui l’a  conduit  , à la fin ,  à opter pour la conciliation (un jour, on en vient / à se demander / ou est le malaise chez soi?/ alors / dès lors / que les nuages partent / le cœur jubile/ les yeux palpitent/ à l’idée/ de vivre / enfin / le plaisir / de boire le vin / de la vie / dont les as  /furent  les clés du bonheur/ comme partout  /ailleurs ). Ce long passage qui mérite d’être retenu et enregistré, nous aurons certainement besoin d’y revenir pour voir dans les prochains  poèmes s’il exprime une position définitive  ou seulement une idée passagère qui ne laissera pas de trace .Enfin, comme nous l’avons remarqué dans notre commentaire précédent, l’expérience de ce poète gagne de plus en plus  en maturité   aussi bien au niveau de la vision que celui du style  tout en gardant ce sceau créole original et spécifique. .

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