Le deuxième colloque de la maison Ichraq éditions et de la revue “Culminances” : « les créateurs disparus qui se sont distingués avec un seul ouvrage en Tunisie »

Les colloques de la maison Ichraq éditions et de la revue »Culminances » sont des événements littéraires qui bénéficient uniquement du soutien du secteur privé tunisien et sont édités immédiatement après leur tenue dans une collection intitulée « Colloques critiques »dont le premier numéro a été consacré au poète feu Abdallah Malek Gasmi .
Ces colloques qu se déroulent chaque année dans un espace culturel du grand Tunis portent sur les œuvres littéraires de haute qualité d’auteurs disparus qui non pas été traités à leur juste valeur par les critiques.
Le colloque de cette année se ‎tiendra le samedi 5 janvier 2019 à 9 h au club de l’Association des Anciens élèves de l’Ecole Sadiki »à Tunis sous le thème « les créateurs disparus qui se sont distingués avec un seul ouvrage en Tunisie », avec la participation des critiques Mohamed El May, Othman Ben Taleb , Amor Hfaiedh, Mustapha Kilani, Manoubia Ben Ghedahem , Ahmed Mammou et Nesrine Senoussi, la poète et traductrice Najette Ouerghi et les poètes Zouhour El Arbi, Hédi Jaballah,et Salwa Rabhi.

Programme :
*Mohamed El May : Écrire peu en littérature : un signe de stérilité ou d’obsession artistique ?
*Othman Ben Taleb : Notes de lecture du recueil de poésie de Mohamed Ridha Jellali : Péchés que personne n’a commis
*Mustapha Kilani :  Les actes d’évidement : sens et argumentation dans le recueil Espace de Mahmoud Tounsi :la plastique narrative et la narration plastique.
*Amor Hfaiedh : Le tragique dans le recueil Les jeux du blessé de Azzouz Jomli
*Manoubia Ben Ghedahem :Approche critique du recueil de poésie Poèmes d’un maudit de Mario Scalési.
* Ahmed Mammou : Approche critique du recueil de nouvelles Rêves d’un marin épuisé d’Ibrahim Lassoued .
*Nesrine Senoussi : Approche critique du recueil recueil de poésie Jai juré sur la victoire du soleil de Mokhtar Loghmani .
*Des déclamations d’un choix de poèmes traduits en français seront données par la poète et traductrice Najette Ouerghi.
*Des lectures de poèmes inédits des poètes Zouhour El Arbi, Hédi Jaballah,et Salwa Rabhi.

Mohamed El May :”Écrire peu en littérature : un signe de stérilité ou d’obsession artistique ?”

 

Othman Ben Taleb :” Notes de lecture du recueil de poésie de Mohamed Ridha Jellali : Péchés que personne n’a commis”

Mohamed Ridha Jallali est né le 6 mars 1962 à Regueb (Gouvernerat de Sidi Bouzid ) au sud-ouest tunisien et est décédé le 17 janvier 2000 à Tunis. Il a fait ses études secondaires à Gafsa puis il a étudié à l’école normale des instituteurs de la Marsa où il a obtenu le diplôme d’instituteur. Il fut d’abord instituteur puis journaliste. Sa voix poétique s’est fait connaître pour la première fois au milieu des années 80.Sa poésie traduit un sentiment aigu de dépaysement dans la ville (Tunis) vers laquelle il avait émigré de sa région natale et y avait choisi de se joindre aux atmosphères particulières qui règnent dans son côté arrière. Ce genre de vie qu’il a mené de son propre gré l’avait finalement guidé à la mort en pleine jeunesse. Il se distingue à travers sa poésie par une sensibilité très effilée et une imagination extrêmement féconde. Et comme tous les vrais créateurs, sa poésie émanait d’une expérience profonde dans l’arène de la vie. Il a laissé un seul recueil de poésie intitulé Péchés que personne n’a commis ( éditions Damdoum , Tunis (sans date).Ce recueil a été imprimé en 1997 mais n’a pas été distribué suite à un différent entre le poète et l’éditeur puis entre l’éditeur et la famille du poète après sa mort. La couverture n’a pas été, à ce que je sache, imprimée, car j’avais reçu en cette période des mains de l’éditeur un exemplaire de ce recueil sans couverture pour le préfacer. Et je l’avais fait mais ma préface n’a pas paru suite à la non-parution du livre.
Par ailleurs, le critique Lazhar Nafti m’a fait savoir que le poète a laissé chez ses amis un certain nombre de poèmes. Ces amis sont priés de les remettre soit à la famille du poète , soit à la bibliothèque nationale.
Ce recueil fera l’objet d’une étude qui sera présentée par le grand critique tunisien Othman Ben Taleb sous le titre « Notes de lecture du recueil de poésie de Mohamed Ridha Jellali : Péchés que personne n’a commis» au deuxième colloque de la maison Ichraq éditions et de la revue « Culminances » qui se tiendra le samedi 5 janvier à partir de 9 h au club des anciens élèves de l’école Sadiki à Tunis.

Mustapha Kilani : “Les actes d’évidement : sens et argumentation dans le recueil Espace de Mahmoud Tounsi :la plastique narrative et la narration plastique”

Mahmoud Tounsi est né le 13 décembre 1944 à Menzel Temime (Cap Bon tunisien) et décédé le 12 avril 2001 dans sa ville natale à la suite d’un accident de la route .Il était écrivain et peintre. Ses premiers écrits avaient paru à la revue El Fikr (Pensées) en 1964 et étaient parfois composés de vers et parfois de paragraphes mais étaient tous écrits de la même manière. Avec les mots, il peignait des tableaux ou mettait en scène des situations théâtrales ou cinématographiques, ce qui m’avait conduit en 1971 à dénommer son écriture d’« écriture totale », c’est-à-dire une écriture où sont mis en œuvre tous les genres littéraires et artistiques. Et cette dénomination a été adoptée par l’auteur lui-même qui s’était mis à déclarer partout qu’il n’est ni nouvelliste, ni poète et qu’il laisse aux critiques le soin d’identifier ce qu’il écrit.

Et c’est peut-être pour cette raison qu’il m’avait demandé en 1972 de lui écrire la préface du seul ouvrage qu’il avait préparé pour la publication et titré Espace et qui a paru en 1973.
Mahmoud Tounsi a certainement laissé d’autres textes, car il m’avait parlé plus d’une fois d’un long texte narratif qu’il écrivait depuis des années. L’avait-il achevé ? Seule sa famille peut nous le dire. En tout cas, nous n’avons à notre disposition aujourd’hui que ce petit ouvrage intitulé Espace qui a été choisi pour être étudié dans le deuxième colloque de la maison Ichraq éditions et de la revue « Culminances » qui se tiendra le samedi 5 janvier à partir de 9 h au club des anciens élèves de l’école Sadiki à Tunis et dont l’étude a été confiée au grand critique tunisien Mustapha Kilani qui présentera à cette occasion une intervention sous le titre:« Les actes d’évidement : sens et argumentation dans le recueil Espace de Mahmoud Tounsi :la plastique narrative et la narration plastique ».

Amor Hfaieidh :” Le tragique dans le recueil Les jeux du blessé d’Azzouz Jomli”

Azzouz Jomli est né en 1955 et décédé en 2015 à Tunis .Il a fait ses études supérieures à la faculté des lettres et sciences humaines de Tunis au département de la langue arabe .Il a à son actif un seul et petit recueil de poèmes de 64 pages en petit format intitulé Les jeux du blessé qu’il a publié à compte d’auteur en 1985 et dont aucun exemplaire n’a été acheté par le ministère de la culture probablement à cause de la mauvaise qualité de l’impression. En cette année, il m’aborda un jour à l’avenue de la liberté près de l’institut Bourguiba des langues vivantes où je travaillais et m’en offrit un exemplaire.
Le défunt avait passé toute sa vie à l’écart des colloques et des rencontres poétiques et s’assoyait dans de petits cafés isolés. Il maîtrisait la langue française et était un bon traducteur de poésie.
Azzouz Jomli était peut-être le premier poète tunisien à avoir écrit le poème en prose selon les normes établies par ses théoriciens, à savoir un texte en vers mais non-soumis aux règles de la métrique et qui répond aux conditions de la concision, de l’effet poétique (ou fascination) et de l’atemporalité (l’absence totale d’éléments narratifs ), ce qui le diffère du texte en prose poétique qui est un texte en prose est constitué de paragraphes ordinaires mais où sont employées plusieurs figures de style et des éléments rythmiques.
Ce recueil fera l’objet d’une étude qui sera présentée par le critique tunisien Amor Hfaieidh sous le titre « Le tragique dans le recueil Les jeux du blessé d’Azzouz Jomli » au deuxième colloque de la maison Ichraq éditions et de la revue « Culminances » qui se tiendra le samedi 5 janvier à partir de 9 h au club des anciens élèves de l’école Sadiki à Tunis.

 Nesrine Senoussi :”Approche critique du recueil J’ai juré la victoire du soleil “

Mokhtar Logmani est né à Ezzarat (sud-est tunisien) en 1952 et est décédé à Tunis le 10 janvier 1977 en plein jeunesse suite à une grave maladie. Il était diplômé de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Tunis, section langue et littérature arabes.
Il comptait parmi les jeunes poètes qui avaient accueilli avec enthousiasme le mouvement de l’Avant-garde littéraire tunisien et exprimé leur adhésion à ses thèses dès sa création.
Il n’a jamais écrit durant sa courte vie littéraire que la poésie ni verticale ni libre et est décédé alors qu’il était en pleine activité littéraire.
Sa poésie traduit la souffrance d’une âme blessée et brisée mais qui refuse la soumission et croit en la nécessité de la résistance et du changement.
Ses poèmes avaient été réunis après sa mort sous le titre de J’ai juré la victoire du soleil, Maison Tunisienne d’Edition, Tunis, 1978.
Je n’ai rencontré Mokhtar Logmani aucune fois. Mais il me citait beaucoup dans ses articles. Et lorsqu’il était venu à la capitale en 1972 , je l’avais déjà quittée pour aller enseigner à l’île de Kerkennah sise au sud-est tunisien. En 1981, des écrivains de gauche avaient organisé un colloque à son hommage et m’avaient invité à y participer. J’y avais présenté une analyse du dernier poème qu’il avait écrit et qui a pour titre « Mourir le soir », un poème dans lequel s’entremêlent la douleur physique engendrée par la maladie incurable dont le poète était atteint et la souffrance morale occasionnée par la dégradation de la situation politique et sociale en Tunisie et le reste du monde arabe.
Ce recueil fera l’objet d’une étude qui sera présentée par la critique tunisienne Nesrine Senoussi sous le titre « Approche critique du recueil J’ai juré la victoire du soleil », , au deuxième colloque de la maison Ichraq éditions et de la revue « Culminances » qui se tiendra le samedi 5 janvier à partir de 9 h au club des anciens élèves de l’école Sadiki à Tunis

Manoubia Ben Gudahem : “Approche critique du recueil Poèmes d’un maudit de Mario Scalèsi”


Mario Scalèsi est né à Tunis, dans une famille misérable d’immigrés italo-maltais (père sicilien, mère maltaise) en 1892 et mort à Palerme en 1922.Tuberculeux de naissance, il est rendu quelques années plus tard difforme et nain du fait d’un accident. Il doit abandonner très tôt ses études élémentaires afin de subvenir aux besoins de sa nombreuse famille en vendant des journaux dans les rues
Son identité avait fait l’objet d’une dispute entre les Italiens et les Français .Les premiers le considéraient comme l’un des leurs parce son père était né en Sicile( une île italienne).A cet effet, Ils avaient dépêché en 1997 en Tunisie une délégation d’universitaires qui avait copié tout ce qu’il y a publié et ce qui a été écrit sur lui et les avait fait paraître à Rome dans un ouvrage volumineux .Mais les Français ont toujours récusé cette appartenance, arguant que ce poète avait vécu hors de l’Italie et qu’il avait écrit dans leur langue et non celle de Dante. Pour cette raison, ils avaient publié son unique recueil à titre posthume à Paris et ils l’y avaient présenté comme français en lui donnant un prénom français Marius au lieu de Mario .
Quant à moi et mon collègue et ami le professeur Abderrazek Bennour, nous avions nié aussi bien l’identité italienne de Scalisi parce qu’il n’a cité l’Italie que dans un seul vers que son identité française parce qu’il avait écrit plusieurs poèmes contre l’occupation française de la Tunisie, lesquels ses éditeurs avaient pris soin de supprimer. Nous l’avions considéré, en revanche, tunisien parce qu’il était né et avait vécu en Tunisie qu’il avait défendue farouchement contre la colonisation française .Nous lui avions même donné un nom arabe proche poétiquement de Mario , celui d’Imriun ( le nom du grand poète préislamique arabe Imriu- l Qays ).
En 1997 le poète tunisien Mohamed Masmouli m’avait aidé à consacrer à ce poète une émission télévisée dans laquelle je l‘avais présenté avec ce nom arabe tandis qu’une poétesse avait déclamé plusieurs de ses poèmes traduits par mes soins.
L’unique recueil de Mario Scalèsi Poèmes d’un maudit de fera l’objet d’une étude qui sera présentée par la critique tunisienne Manoubia Ben Gudahem sous le titre « Approche critique du recueil Poèmes d’un maudit de Mario Scalèsi», au deuxième colloque de la maison Ichraq éditions et de la revue « Culminances » qui se tiendra le samedi 5 janvier à partir de 9 h au club des anciens élèves de l’école Sadiki à Tunis.

Ahmed Mammou : Approche critique du recueil de nouvelles Rêves d’un marin épuisé d’Ibrahim Lassoued

Ibrahim Lassoued

Ahmed Mammou

Ibrahim Lassoued est né à Kébili le 10 octobre 1943, et est décédé le 14 juillet 2007. Il a fait ses études secondaires à Gabès, puis il a rejoint la Zitouna jusqu’en 1964. Il a été ensuite surveillant général au lycée d’Enfida (gouvernorat de Sousse) avant de finir sa carrière à Kébili, où il a été le responsable de la bibliothèque du lycée technique de Kébili.Il a laissé un seul ouvrage: un recueil de nouvelles intitulé Rêves d’un marin épuisé , Qiças Publications, Tunis, 1988.

J’ai rencontré Ibrahim Lassoued en tout trois fois :  la première en 1971 au bureau de la revue « El Fikr , la deuxième l’année suivante  dans la rue Habib Bourguiba à Tunis  et  il était ce jour-là accompagne de son ami le nouvelliste et romancier feu  Radhoune El Kouni et la troisième fois en 1975 dans un cabinet médical à la Marsa (banlieue-nord de Tunis).Et nous avions eu une correspondance une correspondance brève.  En 1977, il m’avait demandé par téléphone de lui permettre de publier en quatrième de couverture de son unique recueil un paragraphe qu’il avait extrait de l’étude que j’avais écrite sur lui et qui avait paru dans mon livre Les formes de la nouvelle moderne En Tunisie (Tunis 1972 ).Brahim Lassoued était très sévère avec ce qu’il écrivait au point oû rien ne lui en plaisait .Et cela ne m’étonnerait pas qu’il ait  laissé d’autres textes qu’il n’avait pas jugés dignes d’être publiés.

Le recueil de nouvelles qu’il a laissé fera l’objet d’une étude qui sera présentée par le grand critique et nouvelliste  tunisien sous le titre «Approche critique du recueil de nouvelles Rêves d’un marin épuisé »» et ce, au deuxième colloque de la maison Ichraq éditions et de la revue « Culminances » qui se tiendra le samedi 5 janvier à partir de 9 h au club des anciens élèves de l’école Sadiki à Tunis.

Les poètes  qui participeront au colloque :

La poète traductrice Najette Ouerghi

La poète Zouhour El Arbi

Le poète Hédi Jaballah

Salwa Rabhi

 

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