J’aime ../ Je ne dirai pas le soleil et la pluie/ Je cherche un lit/ Fleur…/ Guichet de la poésie : nouveaux poèmes de Fatima Maaouia – poète tuniso-algérienne –Tunis

Fatima Maaouia

 

“J’aime “…

 

Je fouette en neige la crème
Des mots
Pour que ” j’aime” sorte du lot

J’aime que ” j’aime ”
Monte à bras nus
Comme je l’aime
À hauteur
Des cœurs
Qu’il brûle, crucifie
Guérit et tue

Et pour qu’à jamais on aime
“J’aime “…
Car c’est de lui
Dont s’agit…
Ce n’est pas de la poudre aux yeux…
La foudre
Qui réduit les cœurs en poudre
Y’a mis le baroud, l’âme
De ses yeux
Avec dans les coins la flamme
De jolis papillons au gemme rouge bleu
Qui descend les plus preux et courageux

En partant
Pour changer de lieu
Allumer d’autres feux :
“J’aime ”
Tueur fracassant ou silencieux
Qui est un si joli poème
Dont chaque goutte qu’on goûte et boit
Dis : “aime – moi”
Prend toujours un peu d’âme
Et laisse des bleus
Une traînée de feu
Dans les cœurs et les yeux
Des hommes et des femmes
Brûlés par ses flammes
Qui ont aimé ici bas
Et qui, maintes fois et maintes fois
Mettent des années et des années
À ne plus avoir froid
Pour lui tendre encore les bras.

 

 

Je ne dirai pas le soleil et la pluie

 

Je ne dirai pas le soleil et la pluie

Je ne dirai pas le soleil
Qui force les entrailles
Force le portail
Force de force la glace
Pour coiffer sur place
Le froid et l’hiver quels qu’ils soient
Gel ou mauvaise loi
Naturel ou légal

C’est même comme ça qu’on est vivant

Je ne dirais pas le tourment
De la nuit
Qui se couche de tout son long
Sur la terre
Remplit ses poumons
De suie la publie comme vérité
Et oublie en vérité
Que le tambour du jour
Qui bat dans les cœurs incertains
Se réveille palpitant matin
À toute heure …

D’ailleurs

C’est bien comme ça qu’un jour
Monte le grain en tête
Se dresse le poing dans la tempête
Et qu’on se jette dehors
Quand on se croit pour de bon mort

Je ne dirai pas
La pluie nuque nerveuse
Qui se mouche
Quand elle se sent morveuse
Mais qui couve aussi
Et couvre de baisers humides la nichée et le blé
Bouche asséchée

On leur doit tant la pluie
La nuit
Le froid
Coupeurs de doigts
Qui réveillent la foi

C’est même comme ça qu’on est vivant
Et qu’on le ressent
Dans le sang

Car reconstruits au fond

Je dirai, je dirai le vent
De l’amour qui s’envoie
Poésie en l’air
Quand c’est couvert
Pour y voir clair
Et remettre le cœur à l’endroit
Au cœur de l’univers

C’est même comme ça qu’on est un plus vivant

 

 
Je cherche un lit

 

Je cherche un lit
Pour petits à petit prix

Un lit tout petit tout petit
Pour les petits pieds tombés du nid

Un lit tout petit tout petit
Pour les petits sans chemise de nuit
Et sans parapluie
En pleine nuit

Un petit lit
Un petit lit à prix doux
Pour les petits tombés dans la boue…
Que la grande Amérique
Manitou tabou
Champion du lasso, rodéos murs et véto
Et qui fabrique

LA LIBERTÉ

A arraché de force à leurs parents
Sans papier
Et mis au secret
Dans des camps
Étroits réduits…

Des cages pour être plus précis

POURQUOI À VOTRE AVIS ?

Pour mieux sentir la fange et le moisi ?

Parce qu’ils font du bruit ?

Mangent les économies …

Dérangent Mélanie ?

Les maudits !!

 

Fleur…

 

 

Dans le vase muet du cœur…
Vaste, claire et sombre vasque…

Humée par l’heure
Une fleur
Pleure son jardin intérieur

Couche l’âme de son joli corps
Qui se décolore
Dans la vase du décor

Pour parfumer encore
Dehors
Se remémore
Ses senteurs
Fait un effort
Passe souvenirs de fleur
Qui affleurent parfum et odeur
À l’aspirateur

 

Guichet de la poésie

 

Je vous dirai… si ça sort de l’ordinaire …
Je vous dirai des choses extraordinaires !

Encore faut-il qu’elles pointent le nez
Et que carte bancaire non nécessaire
Le guichet Poésie
Qui colore et change l’atmosphère
À vie
Soit 24/24 et 7/7 ouvert à ciel ouvert
Sur la terre entière

Mot à mot…
Et pour faire court
Contre le silence, la mort et le sable
Je viens de planter un arbre à mots
Pas en pot ni importé de je ne sais d’où
Rien à voir avec l’arbre à palabres

Il me parle
Pour ne pas péter un câble
Je lui réponds

Écho profond
Son tronc preux n’est pas creux ou poreux
Ses fruits délicieux
Ouvrent le cœur, l’esprit et les yeux
Des gens
Rendent intelligent

Il illumine les cieux
Ne fait pas d’ombre au soleil

Peut être un olivier?
En tout cas plutôt particulier
Il a toutes mes amitiés
Je lui embrasse les mains en plus !

Comment a-t-il fait
Humus appauvri et sans engrais
Pour pousser au bord du précipice
Et sur toutes les plaines
Etendre ainsi feuilles et veines ?

Son âme est en peine quand même…
Manque de pot !
Sa peau qu’on malmène
Manque d’eau…de Vous !

Où êtes-vous ?

 

 

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