Tel un champ de lavande/ Si je blesse l’obscurité/ La mort:poèmes de Suzanne Ibrahim – poète syrienne résidant en Suède

Suzanne Ibrahim

 

Tel un champ de lavande

 

Je vis sur terre comme si j’étais un ciel.

C’est ainsi que mon chagrin devient appétissant et étendu à perte de vue.

Tel un champ de lavande

De son corps je façonne des bougies parfumées.

C’est pourquoi en ce moment mes tristesses brûlent

Et m’éclairent !

 

Si je blesse l’obscurité

 

Si je blesse l’obscurité

Quel sang coulera-t-il?

Si je la blessure que tu lui infliges est suffisamment profonde,

C’est la lumière qui coulera !

 

La mort

 

L’un de ses signes distinctifs est qu’elle nait  avec nous :

La mort est un être extrêmement patient qui rassemble ce qui tombe de nous.

Parfois il vient comme l’éclair

En ce cas, n’aie pas peur

Il sera exactement à ta taille,

Car c’est un tailleur habile.

Parfois il est lent

Comme si en ouvrant ta boite postale

Tu y trouves ta mémoire vivante et elle  te mord l’aorte.

Et parfois la mort est aveugle

En ce cas ne l’attends pas

Et va  vers elle !

Le matin, j’ai contacté la mort et lui ai demandé où se trouve un disparu :

Car quand je me suis levée, je n’ai pas trouvé mon sang !

 

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