Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :1- Les poèmes Jocelyne Mouriesse :1-24 : Vent d’ange 3 mars 2018 Jocelyne Mouriesse Vent d’ange Insolence insulaire Le grain blanc et l’embrun S’embrasaient en plein air Tournoyaient de parfums Parlaient-ils Aux nuages De la vague guerrière ? Songeaient-ils Aux rivages De voyages en arrière ? Ile vague soupir Ici bas L’aile ploie sous les souvenirs Dans la danse un frisson Vent d’anges nous a déposés Ce rêve de visage à nu Notre amie la poétesse de l’autre bout du monde me donne toujours du fil à retordre avec ses poèmes très concis mais bourrés de symboles indéchiffrables et contre ses murs blindés mes connaissances sémiotiques , herméneutiques , psychanalytiques et autres terminées par « iques» s’avèrent toujours inefficaces . Le seul moyen qui me reste donc est ma humble intuition tout en espérant qu’elle ne me trahira pas une nouvelle fois .Etant un texte descriptif , ce petit poème a été construit sur un ensemble de thèmes à chacun d’eux sont attachés des propos . Ces thèmes sont au nombre de trois : Le grain blanc ( défini comme est un phénomène météorologique soudain et très violent. Il s’agit d’un grain particulier, qui n’apporte pas de précipitations ni même parfois de nuages. On parle de « grain blanc » en référence au fait que le ciel qui l’accompagne est parfaitement clair, et , de ce fait, il ne peut être signalé à l’horizon que par un nuage blanc en ascension rapide, ou par l’écume blanchâtre qu’il génère au sommet des vagues. C’est un grain très brusque, qui éclate sans aucun signe annonciateur, et se révèle d’une violence inouïe. Son apparition serait corrélée à la formation d’une rafale descendante extrêmement violente, dont les vents peuvent parfois être supérieurs à 300 km/h ), l’ embrun ( une pluie fine provenant des vagues qui se brisent ) et la locutrice s’identifiant à son île toute entière .Ce trio est réductible à deux , du fait que le déclenchement de ces deux phénomènes en même temps (s’embrasaient en plein air tournoyaient de parfums ) constitue peut-être en lui-même un phénomène spécifique à l’île de la poétesse . Quels sont maintenant les éléments énonciatifs ou shifters qui expriment le point de vue du troisième thème sur ce phénomène ? Alors qu’il est considéré comme une « Insolence insulaire » donc négatif , il a été qualifié dans le titre et à l’ultime strophe de « vent d’ange » et perçu de la part de la locutrice et son île comme bénéfique (dans la danse un frisson vent d’ anges nous a déposé ce rêve de visage à nu ). Y aurait-il un sens symbolique local propre le faisant considérer de bon présage et porteur de salut ?Je m’abstiens à toute interprétation , me contentant de relever la haute poéticité du texte épuré complètement de toutes les significations référentielles et tissé de part et d’autre de connotations , de présupposés et de figures de création pure .Un jour j’aimerais voir ces mini-poèmes resplendissant de poéticité réunis dans un recueil. 2018-03-03 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet