Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :1- Les poèmes de Jocelyne Mouriesse : 1-3 :Entre les mots

Jocelyne Mouriesse

 

N’être

Plus qu’un

Souffle

Entre

Les mots

Que poètes déversent

Comme flamme entre les brisants

Se mêle aux vagues pourléchant

Et les bleus et l’écume

Ta langue est-elle de ce sable

Ce sable mouvant où les lunes

S’envisagent  dans l’ombre

 

Nous voici devant un nouveau mini-poème–énigme de notre amie  la poète martiniquaise Jocelyne Mouriesse, aussi verrouillé que le  portail d’un palais royal gardé  par  des  sentinelles armées  jusqu’aux dents .Comment y pénétrer ? Dieu  et notre flair nous y aideront peut-être  sinon nous ne perdrons rien d’avoir essayé .Essayons comme d’habitude le truc des isotopies  . Vu de cet angle-là , le texte en comporte deux : la langue  (  souffle – mots – poètes – langue – pourléchant )  et la mer  (brisants  – vagues –  bleus  – écume –  sable   ) et aux deux sens propre et figuré . Le premier élément ( la langue )  en tant qu’agent  ( un sujet qui agit ) et le second  comme patient  ( un objet  qui subit l’action ) .Quel genre  de relation entretiennent ces deux isotopies ? Elle est tout simplement comparative,  étant donné que le souffle  ressemble, selon la locutrice, à une flamme  jaillissant entre deux récifs  ou se faufilant parmi les vagues de la mer .Cela a tout l’air  d’une extrapolation  imaginative engendrée par  un simple plaisir descriptif  . Cependant ,  cette comparaison  elle-même n’est, dans sa totalité, qu’un comparant  dont l’auteure a utilisé pour éclairer un comparé initial ( être ) qui se rapporte à l’âme de la  poète ,  cette âme dont les  caractéristiques   les plus  importantes sont la vitalité , l’immatérialité   ( souffle )  , la   haute capacité de pénétration (entre les brisants – se mêle aux vagues ),  l’aptitude gustative hors du commun (pourléchant et les bleus et l’écume )  et enfin l’authenticité qui consiste en l’appartenance à  ce milieu maritime de rêve  , l’île natale de l’auteure à laquelle revient le mérite d’effiler sa sensibilité et de fertiliser son imagination . Nous sommes-nous approchés  cette fois du but ou comme d’habitude nous n’avons  fait que passer à côté ?

 

 

 

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