Trois nouveaux poèmes de Fatima Maaouia – poète tuniso-algérienne – Tunis

Fatima Maaouia

Méditations politiques… Voilà, Lamartine !

 

Ô, ce bois relent de mort, ce bois mort

Qui, au plus fort de votre gloire,

Monte âcre miasme à bord

Et vous dévore tout l’or

Que vous avez mis tant de temps

A pondre dehors.

Ce Lac, ce Lac

Quelle claque !

Ce lac des cygnes

Qui transforme votre plus beau lac En flaque

Indigne et signe

La fin de la plume la plus insigne.

Voilà, Lamartine !

Le pavé dans la mare de tes tartines

Romantiques, la part d’ombre

Occultée,

En ta contrée

Salissant de taches sombres

Les plus beaux chants purs sanglots

De tes mots:

“Ainsi toujours poussés vers de nouveaux rivages…”

À nous carnages! Butins! Otages et… Naufrages ?

Voilà, Lamartine,

Je voulais te le dire depuis longtemps

Après nous avoir abreuvé de chansons,

Ivre

D’air libre.

Qu’est ce qui t’a pris mon garçon ?

Nous t’avons mis pourtant

De par les monts au fronton du panthéon

Flash black !

Nous qui avions tant flashé

Pour ton Lac

Qui au fil des flots

De tes mots

A mis notre cœur dans le sac.

Par quel miracle

Mon garçon?

Et pourquoi, après le sacre ce massacre ?

Qui t’as mis en tête

Cette idée

D’aller vite fait à la sauvette

Lever à la bonne franquette

Impôts, affréter, esquifs, ballons, caravelles, goélettes,

Pour faire la peau, effriter moineaux, mouettes, et couper en dés

Bras et têtes

De par la planète?

Je m’attendais à mieux !

C’est pas du jeu

La vie mise en jeu !

Du haut de ta tribune

Odieux crime

Contre ta rime,

Mon vieux!

Babines aux vents

Brandissant trident, alun et glaçon

Bave en bouche

Tu t’es transformé en caméléon

T’engageant à la légère

Corps et âme en tant que partisan louche

De ce bataillon

De la sinistre légion étrangère

Sous le commandement

De Charles le Borgne

T’as alors dépassé les bornes

Et tout bonnement sans vergogne

Écorné ta couronne,

Pâli tes lauriers et éborgné ton trône

Poète,

Soldat de plomb

Qui ne voit pas plus haut que l’horizon !

Lamartine !

Quelle amertume !

T’as trempé ta plume

Dans le poison de l’enclume

Appelé à dresser gibet et guillotine

Ergots

Perchés sur la boue

Monsieur Lamartine

Un homme comme vous

A la prose qui fleurit

Et luit

Lancer ces stridents cocoricos!!

T’as chanté la guerre,

Mon frère!

Agression!

Bras armé de fourches, de pique et de louches

Pour aller outre mer

Armé de fer

Sans émotion

Faire amples moissons

De bras, moignons

Et moult provisions d’aliments de bouche

Pendant que le soleil et le blé blessé se couchent

Voilà, Lamartine !

Je tenais à te le dire

T’étais emblème

Avec ce délire

Te voila

Blême

Poème

Oui, sans façon

Nous avons vibré à tes murmures

Et toi, Monsignor Plume d’Or

Droit dans le mur!

L’histoire de ces plaines,de ces vallons

En saigne encore!

Qu’est ce qui t’as pris

Mon garçon

De pousser des cris d’orfraie effarouchée

Sous l’œil de la muse médusée

Pour séance tenante…au lieu de bosser

A ta plume, sommer d’aller cabosser les murs

De la casbah

Casser de la Fatma ?

Voilà Lamartine

Tu aurais dû creuser et apprendre !

Haut du formulaire

Bonbons…

 

Je vous ai apporté des bon’bombes
Sorte d’Pommes d’amour, billes au phosphore
Qu’on aime à mort 
Parce qu’elles rendent plus beau et fort
L’expéditeur
Qui décharge bile et humeurs 
Dans le décor

A prime abord,
Ce n’est pas du tout
Des armes chimiques, les doux …
Gros clous
Sucettes
Têtes d’acier, équipées d’petites ailettes
Tartelettes aigrelettes
Qui montent à la tête pour faire la fête.

Je vous ai apporté des bonbons
Parce que les bonbons
C’est tellement bon

C’est tellement bon les bonbons 
Pour les bambins 
Mais les bonbons 
Qui en attrapent plus d’un 
Parfum
Forts au phosphore sifflant 
Les bonbons 
Fosses ‘ fort combattants 
Tombant d’un bond
Bonbons Adrénaline 
En Palestine
Qui transforment la vermine en terrines 
Sont meilleurs encore

Bien que les corps
Sans noms
Fleurs périssables
En diable
Ne soient plus du tout présentables
Surtout quand ils sont en boutons.

J’espère qu’on n’y verra, outre le boucan
Et le sang
Que du feu
Et de la poudre aux yeux.

Je vous ai apporté des bonbons

Les bons Bombyx
Clips sonores
Flèches au phosphore
Bombant le torse
Et tombant en force
Sur le fondant des corps
D’Y et de X
Qu’ils jettent écorce 
Dans le décor
Où ne coule plus que le lait de la mort.

J’espère aussi
Que l’Amérique dira encore et encore: “Bien!”
A votre Elu,

Que madame ONU…
Ne dira rien
Mais ici pas de souci
On est copains

Je vous ai apporté des bonbons futés
Phosphore- fosses- phosphorescents
Bec glacé affuté
Et plus de déchiqueté si affinités

La nuit
On ira tous au front
Histoire de voir
En poussant de grands cris
De victoire
Les bombes hosties
Tomber pluie sur l’ennemi
Et lui écraser la poire
Quelles belles soirées d’été,
Mes petits!
Quelles belles soirées d’été,

Selfies, score phosphore
A l’affût
Des corps nus

Show des fourmis réunies
Bon appétit
Pour la Coupe du nid !!

Je vous ai apporté des bonbons
Sous un nouveau angle
Qui écarquille les pupilles
Étouffe et étrangle

Ah, mes frères!
Si vous saviez ce que je suis fier
D’avoir dépossédé de leur terre
Mes actuels voisins mitoyens
Ex–propriétaires à part entière du terrain
Qui présentement leur sert
De cimetière et de présentoir de super…
Ghetto à ciel ouvert

L’occident bijou de famille solidaire
Pendu à mon bras rescapé d’Hitler
Les gens me regardent avec envie
Pour avoir scalpé tant de vies
Et sans ménagement
Massacré en plus de 60 tristes
Printemps dont ils n’avaient que faire…
Puisque sans terre
Et tant de gens
Extrémistes
Notoires ou ordinaires
Deux en un :
Pire qu’Apaches et Indiens 
Qui voulaient sans crier gare me jeter à la mer
Histoire de voir si je savais nager 
A l’envers.

Ben ouais, 
Mais ce projet 
Comme tout le monde sait
“C’est pas moi qui ai commencé”
D’abord pour commencer …

Je dois bien protéger 
De façon légitime et appropriée
Mes biens 
Des jets disproportionnés des palestiniens

Puis les enfants palestiniens
Sont bien moins beaux que les miens
Ô, oui! C’est vrai qu’ils sont plutôt ténébreux
Et en plus ne sont pas du tout nombreux
A avoir cheveux lisses et yeux bleus.

C’est vrai qu’ils sont cruels
Et si attachés aux chaînes et tunnels.
Oh oui, ça n’étonne personne !
Mille fois ils sont moins bien que moi.
Ça vous avez mille fois raison

C’est pourquoi
Je leur ai apporté par compassion
Des bons bonbonnes par tonnes
Qui étonnent, détonnent
Et ne s’accommodent d’aucun détail
Pour les envoyer paître pile au ciel
La terre.
Je la prends sans commentaire
Moyennant 
bonbons et moignons mignons.

Je leur ai apporté des bonbons
Baisers incandescents
Gourmands de sang.
Je leur ai apporté des bonbons
Pastilles, dents de lait bombées 
De bébés aube plombée
Amortis par le phosphore 
Qui les endort
Tant il les aime à mort

Clin d’œil à BREL

Ommi Sissi

 

Alerte et preste

Ommi Sissi toukness, toukness*

Balaie, balaie!

 

Le balai c’est sa richesse

A la pauvresse …

Ça dégage poussières et ennuis

Du nez  et des plis de la vie …

 

C’est vrai!

Déjà qu’on ne respire que d’une narine

Que deviendrait sans ballet  de balais

Nos maisons, plaines et collines

 

Petit tour d’horizon…le logis luit …

Aucune bactérie

N’infecte le nid,

 

Pourtant alerte et preste

Ommi Sissi toukness, toukness…

C’est qu’elle veut à tout prix autre chose.

Ommi Sissi… quelque chose…

Pour voir… comme Piaf …

” La vie en rose”.

 

A bas les baffes

Sur le cœur astiqué de fleurs

Qui ne pleure …

Que …Bonjour ! Peurs ! Sueurs !Javel …

Grésil et mauvais œil!

 

L’enceinte acoustique…

De son cœur riz pilaf…piaffe

Du “rose Piaf!”

 

Le poitrail…

Où grésille le moteur “4/4 Fleurs”

D’un Golf stream

Se taille en portail

Et guidon pétale

Bleu sans égal

Sans grésil,

Sans voile et sans résille:

 

You you! Youuuuuuuu!

 

Valse 

Duo…Slow bi-valves!

Tango satin rose

C’est quelque chose!

Ommi Sissi!

“Eau… Mie… SISSI”…Ya…

SI… SISIA’ ya! Ya!

 

Le cœur : Azur made in Sissi Dream

Rit de toutes ses dents ex jaunes…

« Rimes fleurs »

Miraculeusement alignées “belles et jeunes”

Par le bonheur !

 

A l’intérieur le diesel à miel

Lui ronronne et la couronne

De tout le rose de la môme!

 

Son vieux pick up de cœur

Bleu gaga de bonheur

Balance la vieille jebba qui l’engonce

Et danse

Danse sans exiguïté

Danse en mini jupe à fleurs

Danse l’été!

 

Glou glou… Glou!

Notes de musique !

 

Ommi Sissi cingle dingue

Contre les murs de son pauvre home…

Qui l’a mâchée comme chewing gum

 

Elle le voit enfin!

A portée de mains:

Son produit, sa chose : « Vie en rose! »

Un tonneau d’eau… Vaccin universel

Contre le manque d’arc en ciel!

 

Fiche technique?

Plus que 100% rose…

 

Devis estimatif?

Sans comparatif

 

Féerie’Music!

Qui va tomber à pic

Du bec du supermarché…du coin

A son chai…ensaché dans son pauvre coin

 

” Aya Sissia!”

Pour prendre…

Sans attendre

Une seconde…

Les super joies qui l’attendent

Mille cordes: Corps et cœur

Applicateurs de fleurs:

Lui tendent

En offrande…leurs paumes

Où scintille

Son produit :

« Vie en rose »

Qu’elle a toujours recherché!

Grand comme un Golfe…hyper Glossy

Eté…perché

Sur la cité ! Il luit!

 

Il va changer la vie à Miss Sissi!

Qui va changer

En bois de rose…

Tous ses vieux meubles frappés de cirrhose!

 

Pour être digne de lui, toutes veines en renfort…

Oummi Sissi Touknesse Touknesse

Balaie, balaie!

 

Coupe son cœur chambardé en dés

Et pour marchander

Le meilleur prix

A prix d’or

 

Se dit:

Tiens! Comme ce serait bien

Le double du débit

A moitié prix…

Ou même moins…

Et pourquoi pas …pour rien?

Hein?

 

Le culot ça paie bien…

Quand on n’a rien?..

 

Bon Dieu, donnez, donnez un sens

Au conte de fée de notre enfance …

 

Qu’elle ne reparte surtout pas bredouille

La brave Ommi Sissi dont le cœur vibrant s’embrouille …

 

Course contre la montre

Alerte et preste

Ommi Sissi, actionnaire de la poussière toukness, toukness

A la recherche d’une rencontre,

Qui recentre!

 

Faut la voir, dos courbé

Mmmmmeee… Filon ? Fruit inconnu, citrouille de fée, simple baie

Ou hausse du prix …de la vie?

 

Alerte et preste

Ommi Sissi toukness, toukness

A la recherche d’un fleyess ! Yes ! Un fleyess*

Ce n’est pas l’Amérique !

Ni un sac à fric,

Je le concède…

Mais le pactole modeste a illuminé nos veillées…

Tenus éveillés…

Faut que la chance cède!

 

Amples et vifs gestes

Le balai nerveux décape le sol qui proteste et grince…

 

Alerte et preste

Ommi Sissi toukness, toukness

Ratisse son maigre domaine,

Renifle plaines et montagnes

Racle la frise, déplace les prises

Mince! Où est passé le cadeau surprise?

 

Bon Dieu, malgré la crise,

Donnez, donnez un sens

Aux histoires de l’enfance

Donnez un sou!

Pour la beauté du conte dissout.

 

Nez à terre…

Fin de la galère?

 

Ommi Sissi toukness, toukness

Et malgré les ravages du fer

Et des frères… sur terre

Simule contre le calcaire

D’une vie… chère et sans lumière

Une ligne de crédit Vie non temporaire…

 

Ommi Sissi toukness, toukness …

Peste ! Pas le moindre millime*… même bouffé de vert de gris

À se mettre sous la dent…étrécie

Par ces temps crocs durcis !

 

La poussière la prend à la gorge.

Ses yeux flottent d’est en ouest

A la recherche d’une miette, grain de riz ou d’orge.

 

Chapelet givré en mains.

Perles plus grosses que la planète de demain.

 

Oumi Sissi, pleure, prie, supplie …

La vie en rose ébahie

De lui donner un p’tit qq chose

Une pelure de son gloss rose …

Lui dit qu’elle a toujours aimé le rose…

Lui… non!

 

Que le bleu

Lui en veut

Et ne tient pas à ses yeux…

Le khôl…si!

 

Pour sortir de prison,

Y’a pas de raison!

 

Ommi Sissi propose

A” La vie en rose” …de changer de nom

 

De s’appeler:”Ommi Rose”

Ou Da Rosa

 

Et même de lui vendre … “au rabais”…ou pour rien

l’ex Ommi Sissi…sinitrose

Sa rosata* de cause…

Son destin…

Qui casse rien!

Son balai, son fleyes,”toujours faless”* … sa pâte “ajina “

Sa coiffe…takrita, qui lui serre le coeur

Sa chlaka* plus sombre que le malheur

Sa meida * rosse blanche…

Qui ose lui négocier dure la pitance…

Et dont les jambes, frappées de silicose ont l’impudence

D’aller dans tous les sens …

Sauf vers le bon côté des choses

 

Son jour morose…

Aussi long que ses nuits blanches

Sa koujina*…sans fleurs …

Ses cheveux blancs et jaunes

Sans calcium ni potassium

Et même son fichu châle…

Où quand elle a mal

Ou peur…

“Aujourd’hui, Hier et demain”

Elle se cache, chiale et pleure…

Pour rien…

A deux mains!

 

Mais les temps ont d’autres contraintes

D’autres chats à fouetter

Que d’écouter ses plaintes étouffées

 

Comme il se doit…

Ommi Sissi se fit taper sur les doigts

Par les G 7, 10 …et FMI réunis

Qui ont du flouss

Qui ont du bouss..

Des cols blancs…pas de blouses…

Une vie ample et moelleuse Mousse’pamplemousse …

Faste breakfast sans housse,

Qui lèvent pas le doigt, qui jouent du pouce

Qui ont des brosses

Et qui mangent pas sur le pouce de la bouse…

A l’eau de rose

Arrosée de thé clairet morose

 

Faut croire qu’ils se nourrissent pas d’histoires

De bonshommes et dames

A la noix …sortis droit de la préhistoire…

Et qui tournent pas droit…

 

Allez! Oust ! Du balai!

Stop, arrêt !

C’est peut être ça la vie…

Enfin… la vraie …

Des histoires aux arrêts ?

 

Du coup, Tutti Frutti…

Effrité…

Ommi Sissi devient bossue…Si, si !

Tous les rêves non aboutis …

De l’humanité, mecs et dames…emboutis

Sur le macadam…

L’avaient habitée !

 

Depuis,

Sa bosse a fait bien des petits…

La terre en est remplie…

Mes petits!!!

 

 

 

 

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