Disparition du chercheur et écrivain tunisien Mahmoud Abdelmoula par :Mohamed Salah Ben Amor

Mahmoud Abdelmoula

Dimanche 25 décembre  2017,une figure scientifique et culturelle  tunisienne nous a quittés presque dans le silence absolu des médias à part un avis émanant du ministère de la culture quelques petites informations  éparses dans quelques journaux.  Il s’agit du chercheur et homme de lettres tunisien Mahmoud Abdelmoula qui était un auteur profus  avec près de trente deux ouvrages publiés . En plus, le défunt  était un personnage scientifique singulier,du fait qu’il a  soutenu trois thèses de doctorat :l’une à Paris, une autre à Genève et une troisième à Tunis. J’en avais entendu parler pour la première fois au début des années soixante-dix  lorsque j’étais étudiant à la faculté des lettres et sciences humaines de Tunis  à l’entrée de laquelle on avait exposé en 1971 sa première thèse intitulée L’Université Zaytounienne et la Société tunisienne. Mais on disait que cette thèse  n’était pas académiquement convaincante et que son auteur n’a pas été admis par la commission du recrutement des assistants. Ce qui ne nous avait pas encouragés à la lire. Et étant donné que j’étais à cette époque présent dans le milieu culturel et que le défunt était en même temps nouvelliste, bien qu’il se fît appeler « docteur »,nous nous étions rencontrés quelques fois au café « Brazilia » qui se trouvait à l’intérieur du Palmarium et  où j’avais l’habitude de m’assoir ainsi que  dans les espaces culturels. Ce que je me rappelle le plus  de lui est qu’il ne cessait pas de critiquer nos professeurs parce qu’ils lui avaient refusé l’accès au professorat et nous lui disions pour les défendre : «  Si Mahmoud, s’ils vous avaient admis, vous ne seriez jamais assis avec nous ici et les professeurs que vous attaquez auraient été, à vos yeux, les meilleurs du monde !».

Dans les colloques, il prenait toujours la parole et se mettait à critiquer sévèrement et à haute voix les intervenants, au point où certains d’entre eux réagissaient parfois violemment et le débat se transformait  en des querelles personnelles .Et plusieurs de ses querelles avec les écrivains et les poètes sont demeurées célèbres dans le milieu culturel parce qu’on y avait utilisé même les chaises.

La dernière fois que je l’avais rencontré, c’était en 2013 dans un café sis  à la rue de Londres                     où il m’avait parlé d’une  association qu’il comptait fonder et qui  sera consacrée à la question de l’arabisation.

Que Dieu couvre le défunt de sa sainte miséricorde et l’accueille dans soin vaste paradis !Amen !

 

Répondre

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués d'une étoile *

*