L’Association de la promotion de la langue arabe : l’association qui n’a pas vu le jour !par :Mohamed Salah Ben Amor

 

En 2006, Mme Naziha Zouabi (aujourd’hui Naziha Labidi) ,l’actuelle ministre de la femme, m’a proposé de créer une association pour la promotion de la langue arabe en Tunisie, vu qu’il existe dans le pays une association pour la promotion de la langue française. Nous avons constitué un comité regroupant, outre nous deux, le traducteur Abdelkader Maalej , l’ancien inspecteur de langue arabe Ali Hemrit et un journaliste du journal « Echchourouq » dont j’ai oublié le nom qui  y consacrait une rubrique à la correction des erreurs linguistiques courantes . Trois ou quatre mois après le dépôt de notre dossier, le ministère de l’intérieur nous a fait parvenir une réponse négative  avec comme justification cette étrange phrase tronquée : «Buts non-clairs !».

Pour élucider cette réponse inappropriée vu que les buts de notre association étaient clairs et nets et ne prêtaient à aucune équivoque , j’ai contacté le fonctionnaire à qui j’avais remis notre demande et qui était, par hasard,  l’un de mes anciens étudiants à l’institut Bourguiba des langues vivantes au début des années 80.Il m’a dit que cette justification n’est qu’un cliché parce qu’elle est la même  dans toutes les réponses négatives qui lui parviennent du ministre .

En entendant de moi cette histoire, le poète Moncef Mezghanni m’a conseillé de me faire aider par l’un de ses amis  qui connaissait de près le ministre de l’intérieur et qui était à l’époque conseiller dans un autre ministère .

Je me suis donc rendu au siège de ce ministère et dès que l’ami de Mezghanni me reçoit , il contacte le ministre de l’intérieur au téléphone .Mais au lieu de lui parler de l’association , il s’élance avec lui dans une longue discussion sur les derniers maths de football tunisien , proférant de gros mots contre l’arbitre et la fédération .Et moi qui était pressé parce que j’avais ce jour-là cours à l’école normale supérieur, je ne cessais de faire signe à cet ami en lui montrant ma montre .Une heure après, il parle enfin au ministre de l’association et de l’objet de ma visite. Ce dernier lui demande d’attendre quelques minutes le temps qu’il consulte notre dossier ».Lorsque l’ami  a raccroché, je lui ai reproché  de ne pas avoir abordé le sujet dès le début et de me faire attendre tout ce temps  .Il m’a répondu en ricanant : « Lorsque quelqu’un veut draguer une femme est-il logique qu’il le fasse du premier coup ?Il lui faut, mon ami,  toute une stratégie pour arriver à son but !!!! ».

Deux ou trois minutes plus tard, le téléphone sonne et le ministre répond : « En principe cette association ne constitue aucun danger pour la sécurité publique mais dans notre ministère nous suivons un adage qui dit (Quelque chose qui n’existe pas est mille fois mieux  que quelque chose qui existe !!!!) ».

 

Répondre

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués d'une étoile *

*