Les archives des commentaires de Mohamed Salah Ben Amor 1- Les poèmes de Jocelyne Mouriesse :1-6 :Bay rum (Tempête tropicale Ernesto – Août 2012)

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Jocelyne Mouriesse

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Baies des Antilles

Parfum d’antan

Entêtant de cyclones…

Tant de tempêtes

Aux iris  indécents

Sèment l’air de tambours battant

Ardemment la retraite

Retrouverai-je ce parfum

Troublant de lune

Et d’ouragan

 

Commentaire de Mohamed Salah Ben Amor :

 

A la première lecture , ce haïku semble être différent de tous  ceux qui l’ont précédé  parce que son noyau sémantique est, à ce qu’il parait , clair et net .Mais restons quand même sur nos gardes  parce que l’auteure  a plus d’un tour dans son sac et peut bien nous  mener dans un faux chemin . L’idée charnière de ce mini-texte est ,  du moins au niveau de ses  structures superficielles  =, la même que celle  de Marcel Proust dans son récit gigantesque A la recherche du temps perdu .En effet , le parfum d’antan  convoité  si ardemment par la locutrice ne fait que remplacer ici le goût de la madeleine si cher à  ce fameux  écrivain français .Mais ne nous faisons pas trop d’illusions, parce le contexte dans lequel se déroule l’action ici ne concorde pas avec le souhait de la locutrice . Comment aimerait -t-elle  , en effet , revivre l’évènement destructeur et dévastateur de la tempête tropicale Ernesto  alors qu’elle  n’entraîne derrière elle  que  des dégâts et des morts ? ? Ainsi   le fait d’émettre ce souhait  étrange (ardemment la retraite retrouverai-je ce parfum troublant de lune et d’ouragan )  sape toute notre première interprétation  et nous oblige à  rebrousser chemin et  changer de direction fusse-t-elle loin de plaire à l’auteure parce qu’elle y verrait  peut-être une intrusion  indécente dans la vie intime de sa locutrice .La seule explication qui nous semble cohérente avec ce souhait est que la tempête Ernesto  n’est que  le symbole  d’une expérience amoureuse violente vécue à l’adolescence dans ces lieux et que rien n’ en a pu éteindre la vivacité  au cours des étapes suivantes de la vie ,   tellement elle est restée gravée profondément dans la mémoire .Et dans ce cas , nous nous permettons de répondre  à la question finale  posée par la locutrice : “Retrouverai-je ce parfum troublant de lune et d’ouragan ?” que la roue du temps ne fait jamais marche-arrière et qu’il  ne lui restera de cet amour qu’un  loin souvenir teinté de nostalgie . Si c’est le cas mes excuses ! Mais   rien ne m’étonnerait s’il  s’avérera  que  j’ai  passé encore une fois à côté du sens illocutoire de ce texte que seuls l’auteure et  Dieu connaissent bien . 

 

 

 

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