Fuir sa prison sans priver « l’autre » de liberté par :Karmanda Maghi – Monaco

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Karmanda Maghi – Monaco

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Comme un champ de bataille
Le ciel s ‘enténébrait,
De centaines en milliers
Des ailes s’agitaient
J’y cherchais l’harmonie
Comme un Orchestre que nul chef ne guide
Tumultes et cris dans leur cacophonie.
Hors la quiétude des jours
Le ciel s’est assombri.
Sont-ils migrateurs ignorant les boussoles ?
Cherchent-ils le chemin ?
Qu’ont-ils fait de l’instinct
Qui sagement les guide,
Qu’ont-il vu, d’effrayant à rebrousser chemin ?
Prenant de la hauteur, la vision prend du champ
Plus large, plus vaste
Qui sait, plus déroutant.
Mes pieds sur terre limitent mon l’horizon
Plus grande est la misère
Si comme eux je m’envole.
Qu’on –ils vu d’effrayant à rebrousser chemin ?
Quelles étaient les promesses
Qui changeaient leur destin ?
Qu’ont ils cru s’envolant vers « l’ailleurs » :
Que l’herbe était plus verte ?
Que les hommes sont amour ?
Trop rares sont les plumes « troubadour ».
Peut être cherchaient-il à poursuivre une vie
Hors de leur mère patrie
Espérance compromise sur une terre
Aujourd’hui ennemie.
Certains ont fui la guerre
D’autres simplement la déplacent
Ancré au fond des trippes la mission d’expurger,
De la terre d’accueil, par trop évoluée,
Tout ce dont on les avait privés :
LA LIBERTÉ.
Commentaire de Mohamed Salah Ben Amor :
L’ancien écrivain arabe El Jahidh ( mort en 867 après J.C. ) disait que “les sens sont jetés sur la voie publique”, insinuant par là que la valeur d’un texte littéraire réside non dans son contenu sémantique mais dans la façon dont il est composé . Ce qui s’applique bien à ce poème dont le thème tourne autour de l’envol d’oiseaux, ce phénomène ordinaire que nous observons souvent au dessus de notre tête sans que rien de particulier n’y retienne notre attention mais que la poétesse a abordé ici sous un angle original.
En effet, au lieu de s’élancer dans un discours savant bourré de termes techniques sur la migration des oiseaux comme il y en a plein dans les ouvrages d’ornithologie, elle a préféré traiter ce sujet subjectivement de deux manières différentes : la première est de se poser une multitude de questions sur les mobiles et les desseins de ces oiseaux qui se regroupent, montent très haut dans le ciel puis prennent une direction inconnue (Sont-ils migrateurs ignorant les boussoles ?/Cherchent-ils le chemin ?/Qu’ont-ils fait de l’instinct/ Qui sagement les guide/Qu’ont-il vu, d’effrayant à rebrousser chemin ? )et la seconde est de les comparer à des humains dont surtout elle-même (Mes pieds sur terre limitent mon l’horizon/
Plus grande est la misère/ Si comme eux je m’envole…etc.). avant de finir le poème par une remarque pertinente sur les émigrants humains contreints de quitter leur pays pour fuir soit la guerre soit le despotisme de leurs gouverneurs . Ce qui a contribué à l’ancrer dans les préoccupations actuelles à l’échelle mondiale et lui a ainsi conféré une dimension humaniste (Certains ont fui la guerre/ D’autres simplement la déplacent/Ancré au fond des trippes la mission d’expurger,/ De la terre d’accueil, par trop évoluée,/Tout ce dont on les avait privés :LA LIBERTÉ. .).
Esthétiquement, ce poème, ainsi conçu, a réussi à acquérir les principaux atouts qui lui permettent de susciter l’intérêt des lecteurs avisés .Un bon poème Jacky !

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