Les retrouvailles de François Secrétejar et de son ami d’enfance Jean-Baptiste Delmieri (2ère partie) par : Rémy Ducassé dit Erdé – Bastia –France

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Rémy Ducassé

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– Le pêcheur – 28 Décembre 2007 – 21h.

Au même instant, de l’autre côté de la grande mer bleue, Jean-Baptiste le pêcheur s’endormait lui aussi en pensant avec beaucoup d’émotion à son vieil ami, François le berger. Il était lui aussi très fatigué, car il était debout depuis tôt le matin. Jetant ses filets dans la grande mer bleue depuis son petit bateau de pêche, il se disait que cela lui ferait beaucoup de bien de le revoir après toutes ces années de séparation. Ils en auraient des histoires à se raconter.

– Le berger – 29 Décembre – 5h30.

Il était très tôt, ce matin là quand François le berger, couché sous son olivier se réveilla. Le Soleil, son ami, n’était même pas encore levé. François se leva, s’étira, bailla un grand coup et puis un sourire aux lèvres, il songea à Jean-Baptiste. Quelle fête ils allaient pouvoir faire !
François avait faim. Hélas, son baluchon ne contenait plus que sa couverture bariolée et son gros couteau de berger. Il songea aux olives. Bien sûr, cela n’était pas un véritable petit-déjeuner. Pour une fois, il s’en contenterait. Il cueillit quelques olives vertes et quelques olives noires. Puis, il alla se désaltérer à la source voisine. Il se débarbouilla le visage, se rinça la bouche. Il avait même oublié d’emporter sa brosse à dent, si pressé de se mettre en route quittant sa grande montagne bleue.

– Le père Noël – 24 Décembre 2007 – 11h45 du soir.

Moi, le père Noël, j’espère que vous ne faites pas comme François le berger et que vous vous brossez les dents très souvent, si possible tous les jours, c’est très important pour que vous puissiez manger comme il faut quand vous serez plus grands. Maintenant que je connais vôtre Papy Rémy, je le lui demanderai régulièrement pour savoir si vous le faites comme il faut.

– Le berger – 29 Décembre 2007 – 6h15 au matin.

Voilà, François mit son baluchon sur son épaule, et se remit en route, car il n’était pas encore au bord de la grande mer bleue. Il lui restait bien une dizaine de kms. Hum !! Se dit-il, j’aurais bien bu un bon café. Bon, allez ce n’est pas grave. Marchons, dit-il,en s’adressant à ses deux chiens qui sautaient partout, frétillant de la queue. Ces deux là n’avaient jamais fait de leur vie un aussi long voyage.

François marcha à peu près deux heures, profitant de regarder ce paysage qui était si différent de sa grande montagne bleue. Puis, il arriva non loin d’un petit village dont toutes les maisons semblaient se serrer les unes contre les autres, ne laissant que de minuscules très étroites ruelles pour marcher entre elles.
Les fenêtres de ces maisons étaient toutes petites. Les portes pour rentrer étaient très basses. A l’extérieur pas un chat, pas un habitant.
Et le soleil commençait à chauffer dur, bien que la matinée ne commence qu’à peine.

Nous sommes dans le sud, alors…

Au bout d’une toute petite rue, toute tordue, François déboucha sur une petite place où de grands platanes laissaient à peine filtrer le soleil qui déjà commençait à chauffer dur sur la tête de nôtre berger. Au fond de la place un homme en chemise blanche aux manches retroussées jusqu’au coude, pantalon de vieux velours côtelé usé jusqu’à la corde, grand tablier bleu était en train d’installer les tables en fer peintes en bleues de son café. François tout ragaillardi, par l’idée de pouvoir déguster un bon café s’avança vers nôtre homme.

– « Bien le bonjour monsieur, quel beau soleil aujourd’hui, serait-il possible que vous me serviez un petit café en terrasse ? »

– Le berger et le marchand de grenadine et de café – 8h 20 du matin.

– « Oui c’est tout à fait possible, mais laissez-moi, je vous prie, finir d’installer ma terrasse et je suis à vous !!! »
– « Je suis en partance pour la grande île ».

– « Ah vé, bou diou, ce n’est pas une mince traversée que vous avez à faire, vous n’êtes pas encore arrivé !…»

François, encouragé par la bonne humeur du cafetier, dit : «  je m’en vais retrouver mon vieil ami Jean-Baptiste le pêcheur de la grande Île. Par hasard, vous ne connaîtriez pas quelqu’un qui me louerait une semaine tout au plus une bonne barque solide avec un bon moteur ? ».

– « J’ai finit d’installer toutes mes tables, mes chaises de terrasse, je vais vous faire votre café, vous ne mangeriez pas un croissant tout doré, tout chaud à peine sorti de chez mon ami le boulanger, je vous l’offre ? »

– « François étonné et ravi par tant de gentillesse, ne sut que répondre. Voilà notre cafetier de retour avec un plateau sur lequel fumait une grande tasse de café bien noir. Sur une sous-coupe presque grande comme une assiette, un magnifique croissant doré et blond ne demandant qu’à être dégusté par les belles dents de François. Hum, un vrai délice… »

– « C’est bon, n’est-ce pas ? N’attendant pas la réponse, Jules le cafetier après s’être assis sur une chaise voisine de celle de François dit : je vais attendre que Gigi, c’est ma femme soit levée, la pauvrette c’est elle qui fait la fermeture du café le soir, alors le matin elle a bien le droit de traînasser un peu au lit, mais ne vous inquiétez pas. Elle ne va pas tarder. Té, je l’entends, nous allons pouvoir descendre au port et vous trouver ce que vous cherchez et après allez hop en mer et en route vers la grande Île.

Voilà notre ami berger et son nouvel ami Jules le cafetier, partis d’un pas léger, descendant vers le port. On entendait déjà le clapotis de la mer sur les bords des quais. On sentait toutes les odeurs caractéristiques des ports. L’odeur du sel sur les cordages, celle plus forte des carcasses des poissons venus là s’échouer sans avoir trouvé d’autre issue que celle-là. Il y avait aussi les odeurs de fuel mélangées aux odeurs amenées par la brise légère du large.

Au même moment de l’autre côté de la grande mer bleue, Jean-Baptiste se réveillait et se dit pourquoi, ne ferais-je pas la traversée entière de la grande mer bleue. Pourquoi n’irais-je pas retrouver, sans rien lui dire, pour lui faire une surprise, mon ami François le berger. Nous pourrions ainsi faire la plus belle fête de toute nôtre vie… ça c’est une riche idée.
J’ai un bon bateau, je connais bien la mer bleue. Personne pour m’empêcher de faire ce que je veux.

Aussitôt dit aussitôt fait.

Après avoir fait sa toilette soigneusement, il embarqua quelques vêtements de rechange dans son sac de marin, sans oublier une savonnette, son dentifrice, sa brosse à dent, et surtout son grand ciré jaune, avec son chapeau à large bord de même couleur que le ciré.
Il mit son sac sur son épaule, ferma soigneusement sa petite maison basse de pêcheur, descendit la rue étroite qui débouchait sur les quais du petit port. Il n’avait que quelques mètres à faire. Il se retrouva devant son petit chalutier qui tanguait tout doucement sur l’eau sombre du port. Jean-Baptiste détacha les amarres qui retenaient son bateau au quai.

Il monta sur la passerelle, la remonta, la rangea sur le pont de son bateau, héla également les cordages, alla ranger son sac dans la minuscule cabine. Il n’y avait qu’une couchette étroite fixée à la cloison en face de laquelle on pouvait voir une tablette fixée aussi à l’autre cloison où nôtre ami pêcheur prenait ses repas en cas de mauvais temps. On ne voyait que des papiers, des cartes de la grande mer bleue. Jean-Baptiste démarra le gros moteur du chalutier, se mit à la barre, cap nord-nord ouest, après avoir consulté une des cartes qu’il avait remontée de sa cabine. Le petit chalutier frémit comme s’il avait compris le but de son voyage, obéissant au pêcheur fébrile, sortir lentement du port.

Prenant de la vitesse au fur et à mesure qu’il s’éloignait du quai. Notre ami avait eu le soin d’embarquer à bord la veille un tas de bonne nourriture, des bonnes bouteilles de vin, une ou deux bouteilles de champagne, une bouteille de vieil armagnac qui était encore toute recouverte de la poussière accumulée au fil des années dans la cave de sa petite maison. Rien que cette poussière en disait long sur l’âge de la bouteille et de son contenu.

Jean-Baptiste avait aussi préparé ses filets de pêche. Il avait aussi pensé à un cadeau pour son ami le berger, enveloppé dans un beau papier doré et entouré par une très jolie ficelle de couleur bleue. Il s’était souvenu que le bleue était la couleur préférée de son ami berger. Puis il avait aussi acheté un tas de fusées de feux d’artifice. Nôtre pêcheur avait une petite idée derrière la tête, pour imaginer la façon, dont tous les deux allaient faire la fête…

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