Schizophrénie: tel est le titre du denier recueil de poèmes de la poétesse tunisienne Imène Amara

A l’occasion de mon dernier court séjour à Sousse, la perle du Sahel, j’ai eu l’honneur de rencontrer la talentueuse poétesse Imène Amara, native de la région, qui a eu l’amabilité de m’offrir un exemplaire dédicacé de son dernier recueil paru à Feuilles éditions au Caire et auquel elle a donné le titre de Schizophrénie. De ce recueil, je vous traduis ce poème qui résume les préoccupations intellectuelles constantes depuis plus de vingt ans de cette poétesse et son style réellement singulier :

 

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Schizophrénie du corps

C’était l’hiver
Dans la contrée occupée du lit
Les grappes de larmes se balançaient
Et après l’ère de l’hégire
Il y avait une ancienne taverne
Vers laquelle un barman démuni avait émigré
Tout juste après l’ère
Il y avait un verre
Qui avait besoin d’un doigt d’une divinité
Pour que le soleil
Rejoignit la taverne et le barman
C’était l’hiver
Le barman était un homme pauvre
Qui avait émigré
Tout juste après l’ère estivale
Il y avait un verre qui s’était lié de complicité
A voix basse avec le doigt de la divinité
Il n’y avait aucun doigt ensoleillé
Ni de vin vieilli
Le verre du serveur était au froid
La poche du serveur était au froid
C’était l’hiver
Et l’été avait quitté l’ère depuis peu
Qui parfumerait donc les grappes de larmes ?
Qui broierait les grappes de larmes
Et les égoutterait ?
Le corps produisait les larmes
Dans la contrée occupée du lit
C’ était l’hiver
Et sur la joue des projets de vin
Qui n’ avaient pas trouvé
Ce qui les ferait vieillir
Ni quelqu’un pour les faire vieillir
Le barman démuni tenait le verre
Dans la contrée vide de la taverne
Et les gouttes s’écoulaient
Sur la contrée occupée du lit
Tout juste après l’ère de l’hégire
Après l’émigration du corps amoureux passionné

3 commentaires

  1. Avatar

    Ce livre est en arabe. A-t-il été traduit ?

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