Un dialogue poignant par :Maissa Boutiche – Ain Bénian – Alger- Algérie

Maissa Boutiche

 

Elle lui dit d’une voix brisée
Elle était triste, mais décidée
De déballer ce qui alourdi son cœur
Et veut sortir indemne de ce qui nuit et noie sa terre.
Joignant les mains, clignant les yeux dans un battement de cils nerveux,
Elle entame d’une sourde voix
En le regardant droit dans les yeux.
Elle ne ressent plus cette peur qui déchirait son ventre.
Ses mains ne tremblaient plus
Sa voix tonne comme le tonnerre
Dans le silence qui les entoure :
   
–    Monsieur, je vous saurai gré
De me donner du temps
De rassembler mes feuilles éparpillées
Au gré du vent
Ces feuilles sont mes enfants, nouvellement nés
Qui ne retrouvent pas de cœur pour les aimer
Ni un foyer pour les héberger…

Je ne sais pas si c’est du à l’aridité du temps
Ou l’amour dans le présent et a déserté les coeurs
Je veux seulement prendre soin ma sensibilité féminine
Et de mon cœur or et argent
Serti d’une saison que tout le monde aime et attend
Ou fleuri mon cœur et régénèrent mes ans

Monsieur, épargnez moi de vos réponses
J’ai assez de maux écrits en ma peau
Vous allez réveillez mes bleus que j’ai essayé d’endormir
Épargnez-moi de vos paroles épée !
Me suffit l’amour qui garnit
Mon  cœur en porcelaine, mais en lambeaux
Dû à la souffrance.

Monsieur j’ai pris mon courage à deux mains
Pour ce face à face serré sans attendre le lendemain.

Je sais d’avance que le dialogue avec vous
Est  le veto et notre discussion ne nous mène nulle part !
Monsieur,  cessez de me mettre à bout !
Desserrez votre main de fer de mon poignet !
Dorénavant,  je prendrai seule les rênes de ma vie.
Je ne suis pas de ce qui encourage à la haine
Ni à la  guerre froide
Mais,  je suis à bout, je vais partir seule
Sur mon chemin que j’ai tracé…

Monsieur, ne m’interrompez pas,
Laissez-moi continuer,  donnez-moi un peu de répit !
Gardez le silence,  je vous prie
Je n’ai pas signé votre feuille de route
Pour une guerre infondée contre la beauté
De mes sentiments.

Monsieur, faites-moi plaisir !
J’en ai assez de votre air revêche
J’ai besoin de repos
Et vous perturbez de vos décrets, la paix que je recherche…

Monsieur, quittez mon monde
Quittez la scène quand je me représente !
Prenez congé de ma vie de mes saisons cerise !
Eloignez vous de moi à des mille, s’il le faut !
Votre déni construit ma tombe à l’avance
Et
J’ai envie de prolonger mon extrait de naissance,
Habiller mes jours de rais ,
Mon ciel d’étoiles
Et  semer en mon chemin mes rêves en rose.
Voilà j’ai terminé, adieu Monsieur
N’oubliez surtout de prendre avec vous votre montagne de ma souffrance.

 

3 commentaires

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    Quand le coeur est désespéré d’ingratitude il ne peut plus de son sort souffrir l’incertitude. Mais “Si on ne seme pas le grain on ne récolte point la moisson. ” Belle plume.

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    Merci Gentleman Azzou Azzou. amitiés.

  3. Avatar

    Jolie plume et quel merveilleux poeme toujours avec tes mots qui sont tres puissants et pleins d’emotions.
    Beau partage grande poetesse.

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