Ninive* par : Abdullah Sarmad Al-Jamil – Irak

Se trouvant loin de sa ville natale Mossoul où la guerre fait rage ,notre ami le poète irakien se laisse entraîner par ses souvenirs qui le mènent jusqu’aux jours de l’enfance :

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Abdullah Sarmad Al-Jamil

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Viens, comptons les étoiles dans la nuit de l’éloignement

Et demandons : « Passerons-nous le printemps à Ninive ? » !

Viens, Lamassou* prendra la poudre d’escampette !

Dans Mossoul le bossu tes jours se sont fanés.

Je sais assurément que si ma ville revient

Je ne retournerai pas à ma demeure ni à l’amour non plus.

Je me suis rappelé des jours de l’enfance

Quand je construisais avec l’argile des forteresses aux tours colorées

Pour y retenir les fourmis pendant cinq minutes

Et les faire boire de l’eau des sources

Et elles ne se désaltéraient jamais

Et pour retenir aussi l’un de nos voisins

Qui faisait une nuit durant l’allégeance au verre.

Que c’est beau quand on sy ’échangeait des confidences

et quand on y humait l’odeur des grillades !

Chaque fois que l’air attisait le charbon

On s’apercevait qu’elles attiraient

Tout loup tombé dans les filets de leur amour!

Je me rappelle aussi de quelques voisines

Dont le seul souci était d’expliquer

Pourquoi une certaine tasse était brûlée  par la lèvre de quelqu’une

Disant  à celle-ci qu’un poète arrivera

Et s’il essaiera de l’égarer

Elle n’aurait  qu’à devenir son  génie inspirateur !

Je me suis souvenu également de mes compagnons dont le nombre s’est aujourd’hui namoindri.

Ta mort ô étranger et le remède sont à présent   pareils.

D’un clin d’œil je verrai mon quartier

Et son gardien transpercé tel un épi plié.

D’un clin d’œil je verrai ma maison

Et celle de ma bien-aimée ainsi que le cimetière qu’elle abrite.

D’un clin d’œil je verrai mon Mossul l

Moi qui de l’amour de Mossoul ne me suis jamais départi .

 

*Ninive est une ancienne ville de l’Assyrie, dans le Nord de la Mésopotamie.

 

*Lamassou : Nom akkadien d’un génie protecteur. On le figure aux portes des palais assyriens sous forme de bison ou de lion, ailé, avec une tête humaine portant la tiare à cornes de la divinité.

نينوى :شعر : عبد الله سرمد الجميل – العراق

تعالَي نَعُدُّ النّجمَ في ليلةِ النَّوى

ونسألُ: هل نقضي الرّبيعَ بنينوى ؟

تعالَي فـ ( لاماسو ) سيَخفِقُ هارباً

ففي المَوْصِلِ الحدباءِ عُمرُكِ قد ذوى

وأعلَمُ حقّاً إنْ رجعْتِ مدينتي

فإنّي لبيتي لن أعودَ ولا الهوى

تذكَّرْتُ أيّامَ الطّفولةِ بانياً

منَ الطّينِ قلعاتٍ مُلوَّنَةَ الصُّوَى

لِأَحجِزَ فيها النملَ خمسَ دقائقٍ

وأَسقيهِ من ماءِ العيونِ فما ارتوى

وجارَاً لنا قد بايعَ الكأسَ ليلةً

فما أطيبَ النّجوى ورائحةَ الشِّوا

إذا أجَّجَ الفحمَ الهواءُ وجدْتَهُ

دعا كلَّ ذئبٍ مسَّهُ العشقُ بالجوى

وأذكرُ جاراتٍ لنا، كلُّ همِّهِم

يُفسِّرْنَ فِنْجاناً منَ الشَّفَةِ اكتوى

يقلْنَ لها أَنْ سوفَ يُقْبِلُ شاعرٌ

فكوني لهُ شيطانَ شِعْرِهِ إِذْ غوى

تذكَّرْتُ أصحابي، تناقصَ جمعُهم

وموتُكَ يا هذا الغريبُ كما الدَّوَا

بغمضةِ عينٍ سوفَ أُبصِرُ حارتي

وبوَّابَها المطعونَ سنبلةً طوى

بغمضةِ عينٍ سوفَ أُبصِرُ منزلي

ومنزلَ مَنْ أهوى ومقبرةً حوى

بغمضة عينٍ سوفَ أُبصِرُ مَوْصِلي

وإنَّي الذي عن حبِّ مَوْصِلَ ما ارعوى

 

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