C’est la faute cosmique ! : par : Sawsan Al-Hajja- poétesse syrienne – Lattaquié – Syrie

Sawsan Al-Hajja- poétesse syrienne

C’est la faute cosmique !
Ö eau, ne t’affaisse pas, ô oiseaux quittez les lieux …
Le vent est parti et n’a plus de ciel.
Ils ont tiré l’odeur des lieux et sont partis.
Ils ont arraché le vent de la musique de l’univers
Tandis que toi, tu marques par des points ton absence sous forme d’automne…
Un automne à l’entrée des saisons
Prenant une forme creuse et tenant lieu de miroir pour le premier baiser
Un miroir dans lequel le temps s’entasse…écorce …après écorce
Tu couches avec la poussière de tes couleurs.
Les arbres galopent tout joyeux vers l’hiver
Ils se vêtent de leur nudité…feuille après feuille.
Lorsqu’ils arrivent à la gueule de l’hiver
Ils se cachent en eux-mêmes pour se chauffer
Tandis que moi, je me cache dans leur nudité
Je suçote le lait de ton écho dans la chaîne de l’absence
Et je grandis en tant qu’écho…en tant qu’écho
Mon lait, je l’ai épargné pour ton hiver, je le suçote de la mamelle du vent
Il est sec…sec
Les mots se bousculent devant un signal.
Deux enfants sur le flanc de la route
Avalent des cailloux
Ce sont la patrie et moi.

Deux automnes marchent avec des cannes
Ce sont l’arbre de la maison et moi
Dans la voix d’un corbeau.

L’arbre de la maison et moi
Dans la voix d’un corbeau
Sommes deux ombres.